Chute des marchés : comment les investisseurs avisés protègent leur patrimoine

chute des marches

Les marchés financiers traversent des turbulences. Vous le voyez sur vos relevés : votre assurance-vie, vos actions, votre PEA ou vos fonds patrimoniaux affichent une baisse. Le réflexe est souvent le même : “Faut-il tout vendre ?”, “Est-ce que je dois agir maintenant ?”, ou pire : “Ai-je fait une erreur en investissant ?”

Mais avant de cliquer sur “tout liquider”, il est essentiel de prendre un temps de recul. Car dans ces moments-là, la panique est souvent le pire conseiller.

Sommaire

1. Les krachs boursiers historiques

Un krach boursier est un événement rare mais marquant, qui se caractérise par une chute brutale, rapide et généralisée des cours sur les marchés financiers.

Concrètement, cela signifie que la valeur des actions (et parfois d’autres actifs, comme les obligations ou les matières premières) s’effondre en l’espace de quelques heures ou quelques jours. Cette baisse spectaculaire est souvent déclenchée par un événement inattendu : crise économique, faillite d’une grande entreprise, bulle spéculative qui éclate, ou même une vague de rumeurs négatives.

Le krach s’accompagne généralement d’un mouvement de panique parmi les investisseurs. Craignant de perdre davantage, ils cherchent à vendre leurs actions à tout prix, ce qui accentue encore la baisse des cours. Ce phénomène de ventes massives crée un cercle vicieux : plus les prix chutent, plus la peur grandit, et plus les ventes s’accélèrent.

Les conséquences d’un krach boursier ne se limitent pas aux marchés financiers. Elles peuvent avoir un impact important sur l’économie réelle :

  • Les entreprises voient leur valeur diminuer, ce qui complique leur accès au financement et peut freiner leurs investissements ou les pousser à licencier.
  • Les particuliers, dont l’épargne est investie en Bourse (via des assurances-vie, des PEA, des fonds de pension…), subissent des pertes parfois importantes.
  • La confiance générale dans le système financier est ébranlée, ce qui peut ralentir la consommation, l’investissement et, in fine, la croissance économique.

Historiquement, les krachs boursiers célèbres (1929, 1987, 2008…) ont souvent marqué le début ou l’aggravation de crises économiques majeures, montrant à quel point la finance et l’économie réelle sont étroitement liées.

À la fin des années 1990, l’essor fulgurant d’Internet a suscité un engouement sans précédent sur les marchés financiers. De nombreuses start-up, souvent dépourvues de modèle économique solide ou de rentabilité avérée, ont vu leur valorisation s’envoler grâce à l’optimisme des investisseurs, convaincus que la « nouvelle économie » allait révolutionner le monde.

Les introductions en Bourse se multiplient, le Nasdaq – l’indice phare des valeurs technologiques américaines – est multiplié par cinq entre 1995 et mars 2000, passant de moins de 1 000 à plus de 5 000 points. Les investisseurs, portés par l’exubérance irrationnelle et des taux d’intérêt historiquement bas, misent massivement sur ces sociétés, souvent sur la seule promesse de profits futurs.

Cependant, cette euphorie masque des réalités fragiles : beaucoup de ces entreprises consomment rapidement leur capital sans parvenir à générer de bénéfices.
À partir de mars 2000, la Réserve fédérale américaine (Fed) relève progressivement ses taux d’intérêt à long terme, ce qui rend le financement plus difficile et provoque une prise de conscience des excès du marché. Le 10 mars 2000 marque le point culminant du Nasdaq; il entame alors une chute vertigineuse qui durera deux ans, jusqu’à perdre près de 77 % de sa valeur.

L’éclatement de la bulle Internet a des conséquences majeures : des centaines de start-up font faillite, des millions d’emplois sont détruits dans le secteur technologique et au-delà, et la confiance des investisseurs s’effondre.
Les grandes places boursières mondiales sont touchées : le CAC 40 perd 63 % de sa valeur entre l’automne 2000 et le printemps 2003. L’économie réelle subit un ralentissement, marqué par une vague de faillites, une chute des investissements et une hausse du chômage, notamment dans les métiers du numérique et des télécommunications.

La crise des subprimes a débuté aux États-Unis au milieu des années 2000, dans un contexte de forte hausse de l’immobilier et de conditions de crédit très souples. Les banques américaines ont accordé massivement des crédits immobiliers dits « subprimes » à des ménages peu solvables, souvent à taux variable. Ces prêts étaient risqués : les emprunteurs bénéficiaient de faibles mensualités au début, mais voyaient leurs remboursements augmenter fortement après quelques années.

Pour rentabiliser ces crédits et répartir le risque, les banques ont titrisé ces prêts, c’est-à-dire qu’elles les ont transformés en produits financiers complexes, ensuite revendus à d’autres banques et investisseurs dans le monde entier. Tant que les prix de l’immobilier grimpaient, ce système semblait fonctionner : en cas d’impayé, la banque revendait le bien saisi à un prix supérieur au montant du prêt.

Mais à partir de 2006, la Réserve fédérale américaine (Fed) relève ses taux directeurs pour contenir l’inflation, ce qui renchérit brutalement le coût des crédits à taux variable. Beaucoup de ménages modestes ne peuvent plus faire face à leurs mensualités ; les défauts de paiement explosent, les banques saisissent les logements et les mettent en vente, provoquant une chute rapide des prix de l’immobilier. La valeur des biens devient alors inférieure au montant des prêts, aggravant les pertes pour les banques.

La défiance s’installe sur les marchés financiers : personne ne sait vraiment qui détient les produits financiers « toxiques » issus de la titrisation des subprimes. Les banques se méfient les unes des autres et cessent de se prêter, provoquant une crise de liquidité mondiale. En septembre 2008, la faillite de la banque d’investissement Lehman Brothers marque le point culminant de la crise et déclenche une panique sur les marchés financiers mondiaux.

Les conséquences sont majeures :

  • Chute brutale des Bourses mondiales (le CAC 40 perd plus de 40 % en un an, le S&P 500 près de 60 % entre 2007 et 2009)
  • Explosion du chômage : aux États-Unis, le taux passe de 4,6 % à 9,6 % entre 2007 et 2010 ; en zone euro, de 7,5 % à 10,2 %
  • Ralentissement de la croissance, récession mondiale, baisse du commerce international et des prix des matières premières
  • Dégradation des finances publiques, augmentation de la dette des États, plans de sauvetage massifs pour éviter l’effondrement du système bancaire

La crise des subprimes a ainsi révélé les faiblesses du système financier mondial : excès de prise de risque, manque de transparence, dérégulation et dépendance excessive à la titrisation et à l’endettement. Ses effets se sont propagés bien au-delà de la sphère financière, affectant durablement l’économie réelle et la vie de millions de personnes à travers le monde.

En mars 2020, la pandémie de COVID-19 a déclenché un krach boursier d’une ampleur inédite et d’une rapidité exceptionnelle.
À partir du 24 février, les marchés financiers mondiaux commencent à chuter brutalement, sous l’effet de la propagation rapide du virus hors de Chine et de la mise en place de confinements généralisés en Europe et aux États-Unis. Les investisseurs, redoutant une paralysie économique mondiale, se sont précipités pour vendre leurs actifs, provoquant des baisses quotidiennes spectaculaires : le CAC 40 a perdu 23 % entre le 19 février et le 9 mars, puis a connu sa pire séance historique le 12 mars avec une chute de 12,28 % en une seule journée. Les principales places boursières européennes et américaines ont plongé de près de 30 % en quelques semaines, effaçant en quelques jours les gains accumulés sur plusieurs années.

La crise a été aggravée par un choc pétrolier simultané : un désaccord entre l’OPEP et la Russie a fait s’effondrer les prix du pétrole, accentuant la panique sur les marchés. Les secteurs les plus touchés ont été l’aéronautique, l’automobile, la banque, le tourisme et l’hôtellerie.

Face à cette déroute, les banques centrales et les États sont intervenus massivement. La Réserve fédérale américaine a abaissé ses taux directeurs à zéro et lancé des programmes d’achats d’actifs d’une ampleur inédite, injectant des milliers de milliards de dollars dans le système financier. La Banque centrale européenne a, elle aussi, déployé des mesures non conventionnelles, notamment le programme PEPP, pour soutenir les États et éviter une crise de la dette souveraine. Les gouvernements ont mis en place des plans de soutien sans précédent pour préserver l’emploi et éviter une vague de faillites, au prix d’une forte augmentation des déficits publics.

Grâce à ces interventions, les marchés financiers ont connu un rebond spectaculaire dès le printemps 2020. Malgré la violence du choc initial, la plupart des grandes classes d’actifs ont terminé l’année en hausse, illustrant le décalage entre l’économie réelle, durement touchée, et la rapidité de la reprise boursière alimentée par les liquidités des banques centrales et l’anticipation d’une sortie de crise.

2. Réagir et anticiper en période de crise : stratégies pour un patrimoine résilient

2.1. Les leviers pour bien réagir

Vendre dans la panique peut entraîner des pertes importantes. Si les fondamentaux de vos investissements restent solides, il n’y a souvent pas de raison objective de vendre précipitamment. La peur pousse à céder au plus mauvais moment. Garder son sang-froid et rester fidèle à sa stratégie permet de traverser les tempêtes sans sacrifier son potentiel de rendement à long terme.

L’investissement n’est pas un sprint. C’est une course de fond. Et l’histoire l’a montré : la patience paie, mais la stratégie paie encore plus.
Il est essentiel de se rappeler la raison pour laquelle vous avez investi : retraite, transmission, complément de revenu… Si votre objectif est de long terme, une crise passagère ne remet pas en cause la pertinence de votre démarche.

Essayer de deviner le point bas pour réinvestir est très difficile et relève souvent de la chance, même pour les professionnels. Mieux vaut investir de manière régulière et structurée, en misant sur la discipline et la constance. Cette approche permet de lisser les points d’entrée, de réduire le stress lié aux fluctuations du marché, et d’augmenter ses chances de réussite sur le long terme.

Les crises entraînent fréquemment une baisse généralisée des valorisations, y compris pour des entreprises solides dont les fondamentaux restent inchangés. Cela crée des opportunités d’acquérir des actifs de qualité à des prix attractifs, à condition de sélectionner soigneusement les sociétés ou les ETF concernés. Il est préférable de ne pas tout miser sur le rebond de quelques titres isolés : privilégie plutôt les fonds ou ETF largement diversifiés afin de profiter pleinement de la reprise globale du marché.

Un conseiller en gestion de patrimoine ou un conseiller en investissement peut apporter du recul, proposer des arbitrages adaptés à la situation et rassurer dans les moments d’incertitude.

S’il est impossible de prédire un krach avec certitude, certaines bonnes pratiques permettent de s’en prémunir :

Votre portefeuille correspond-il toujours à votre tolérance au risque actuelle (et non à celle d’il y a quelques années) ? Il peut être pertinent de procéder à un rééquilibrage.

Effectuer des arbitrages périodiques : Analyser la répartition de ses investissements avec son conseiller permet d’ajuster l’exposition au risque au fur et à mesure de l’évolution de votre situation et de vos objectifs.

Répartir son épargne entre plusieurs classes d’actifs (actions, obligations, immobilier, etc.) permet de limiter les risques liés à la volatilité des marchés. La diversification est un pilier de la gestion patrimoniale, car elle réduit l’impact d’une mauvaise performance sur un secteur ou un support spécifique.

En période de crise, il est pertinent d’avoir anticipé avec une part dans des actifs réputés plus stables :

  • Actions de sociétés non cycliques (alimentation, santé, services publics), qui sont moins sensibles aux aléas économiques
  • Obligations d’État
  • Or et autres matières premières, qui jouent un rôle de protection contre l’inflation et les incertitudes (voir mon article dédié à l’investissement dans l’or et l’argent)
  • Livrets réglementés, pour une épargne totalement sécurisée et disponible

Ces actifs résistent mieux aux cycles économiques et protègent ton capital

Constituer une épargne de précaution : Avoir une réserve de liquidités permet d’éviter de devoir vendre dans de mauvaises conditions en cas de besoin.

En appliquant ces leviers, tu rends ton portefeuille plus résilient et tu transformes la crise en opportunité de long terme, tout en limitant les risques liés à la volatilité et à l’incertitude.

📃 Conclusion

Les crises financières sont impressionnantes, parfois violentes, mais elles ne sont ni nouvelles… ni éternelles. L’histoire montre que les marchés ont souvent fini par rebondir, souvent plus vite qu’on ne le croit.

En gardant une vision long terme, en diversifiant intelligemment et en restant fidèle à sa stratégie, il est possible non seulement de protéger son patrimoine, mais aussi de l’enrichir dans la durée.

Face à l’incertitude, l’essentiel est de ne pas naviguer seul. Un bon accompagnement, une stratégie claire et une épargne de précaution bien constituée sont vos meilleurs alliés.

Comme le dit Warren Buffett : “Soyez craintif quand les autres sont avides, et avide quand les autres sont craintifs.” À méditer, surtout quand les marchés tremblent.

Besoin d’un accompagnement personnalisé ?

📩 N’hésitez pas à me contacter pour un rendez-vous gratuit afin de définir la meilleure stratégie pour vous.

Partager

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut