Introduction
La vente à découvert est un concept de plus en plus populaire qui tends à se démocratiser. Mais que se cache-t-il derrière ce concept ?
Le principe de la vente à découvert est assez simple. Contrairement à un achat d’action où vous pariez sur la hausse de la valeur de l’actif, ici, vous misez sur sa baisse.
Prenons l’exemple de la compagnie Airbus : entre le 28 août 2024, où l’action était à 140,86 euros, et le 5 septembre 2024, où elle est tombée à 131,74 euros, si vous aviez vendu à découvert une action, vous auriez réalisé un gain de 9,12 euros (hors frais d’emprunt du titre et frais de transaction).
Le principe d’une vente à découvert
Il est facile de comprendre le mécanisme d’achat et de vente d’un titre lorsqu’on le possède déjà, mais comment expliquer la vente d’un titre que l’on ne détient pas ?
En réalité, dans une vente à découvert, votre courtier emprunte temporairement le titre auprès d’un autre de ses clients ou d’une autre institution financière. Lorsque vous vendez ce titre, il s’agit donc d’une vente de titres empruntés. Par la suite, lorsque vous rachetez le titre à un prix inférieur (ou supérieur), le courtier restitue simplement le titre emprunté au client initial.
Il est important de noter que certaines entreprises interdisent la vente à découvert de leurs actions. Parmi ces sociétés, on retrouve Michelin, Gecina, ou encore Nestlé. De même, sur un PEA il n’est pas possible d’effectuer de vente à découvert.
Dans l’exemple ci-dessous, un investisseur nommé Jérôme demande à son courtier de vendre des actions Airbus à découvert, puis de les racheter le lendemain. Le courtier emprunte temporairement l’action Airbus à Claire et la vend au nom de Jérôme. Le jour suivant, lorsque Jérôme donne l’ordre de rachat, le courtier restitue l’action empruntée à Claire.
Image 1 – Explication visuelle de la vente à découvert d’une action de Airbus
Les risques d’une vente à découvert
Le courtier fait face à des risques, notamment si l’investisseur ne peut pas racheter les titres en raison d’une forte hausse de prix, ce qui peut entraîner une perte importante pour l’investisseur, et par extension, pour le courtier si celui-ci n’a pas les garanties nécessaires. C’est pourquoi les courtiers demandent souvent un dépôt de garantie (appel de marge) de la part des investisseurs qui pratiquent la vente à découvert.
De plus, un taux d’intérêt est ajouté à l’emprunt des titres et est peut atteindre des montant supérieur à 100 % de la valeur de l’actif si celui ci est très volatile ou difficilement empruntable.
Comme expliqué précédemment, le risque de perte dans une vente à découvert est illimité. Si vous vendez une action à 10 euros et que son prix grimpe à 20 euros, vous perdez 10 euros. Si elle atteint 100 euros, la perte s’élève à 90 euros, et ainsi de suite. Il est donc crucial de gérer ce risque avec prudence, car les pertes peuvent rapidement s’accumuler, vous exposant à des appels de marge de la part de votre courtier, qui exige souvent un collatéral pour sécuriser la position.
Conclusion
Avec la démocratisation de cette méthode, autrefois réservée principalement aux institutions financières, les courtiers ont commencé à la rendre accessible aux particuliers. Désormais, vous pouvez voir apparaître sur certaines plateformes de courtage une option permettant d’autoriser la vente de vos titres.
Mais gardez bien en tête que si vous acceptez cette option, un autre investisseur pourrait vendre temporairement votre titre, ce qui pourrait contribuer à faire baisser son prix. Est-ce réellement ce que vous souhaitez ? Gagner un peu d’argent supplémentaire tout en augmentant le risque que la valeur de votre titre diminue ?